Nosferatu


c’est le pseudonyme qu’il s’était donné. Ses talents d’ingénieur lui avaient permis de mettre au point un logiciel espion actif qui permettait non seulement de s’introduire dans les bases de données contenues dans les ordinateurs espionnés, mais également de les vider de leur contenu et d’interagir avec la personne espionnée. Son programme d’intelligence artificielle lui permettait d’identifier les recherches et donc de connaître les désirs secrets des personnes espionnées. Il pouvait ainsi s’introduire dans leur intimité, les séduire en leur présentant les images qu’elles avaient envie de voir parfois même sans le savoir clairement. Il créait des personnages fictifs, qui avaient les comportements qui plaisaient particulièrement aux personnes espionnées qui finissaient par révéler leurs désirs les plus intimes. Il pouvait ainsi les manipuler et les livrer ensuite à ses propres désirs. À l’occasion, il réussissait à leur soutirer de l’argent. Il prenait soin à chaque fois de soutirer des petites sommes de façon à ce que cela soit supportable pour les personnes victimes, qui n’osaient pas porter plainte de crainte que leurs fantasmes soient révélés à la police. Elles devenaient de plus en plus  à sa merci. Néanmoins certaines personnes se décidèrent à alerter les services de police qui enquêtèrent. Cela ne fut pas facile car non seulement il se retirait sans laisser de trace de son passage autre que la disparition des données personnelles mais de surcroît il ne restait jamais longtemps sur place de sorte que les services spécialisés de la police n’arrivaient jamais à temps pour repérer l’intrusion et remonter jusqu’à lui. Il fut lui-même l’auteur de sa perte. La jeune fille qu’il avait réussi à « approcher » si on peut dire, avait elle-même cette beauté et cette fragilité qui auraient suscité l’envie de tous les violeurs de la planète. C’était fascinant de voir comme elle se jetait elle-même dans la gueule du loup en lui avouant ses faiblesses, en lui accordant une confiance d’agneau inquiet. Il devait chaque fois s’arracher de cette emprise que la victime peut faire naître sur le bourreau qui peut la déchirer et c’était un jeu délicieux de la voir se débattre dans l’angoisse de ses désirs inexprimés tel un papillon se débattant dans une toile d’araignée. Un soir durant lequel il avait su être celui qu’elle espérait au-delà même de ce qu’elle aurait pu dire. Il resta longtemps à la retourner sur le grill du doute. Elle le suppliait sans pouvoir lui dire ce qu’elle attendait de lui et sans pouvoir se séparer de lui. C’était délicieux. Il reste ainsi toute la nuit sans jamais rien lui demander mais se plaignant qu’elle ne réussissait pas à le quitter. Il avait grace aux rouages de l’intelligence artificielle réussi à lui faire croire que c’était elle qui cherchait à le retenir prisonnier de désirs déraisonnables. Le jeu du chat et de la souris où il n’était plus certain qu’il était toujours le chat, dura jusqu’au lever du jour. La police réussit à l’identifier son profil. Elle avait créé un personnage fictif, qui correspondait aux victimes qui l’attirait particulièrement. Ce personnage fictif manipulé avait réussi à créer une relation amoureuse avec lui. Il en était devenu tellement amoureux qu’il en avait oublié toute prudence et était resté longtemps en relation avec elle. La police put l’interpeller.


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