…et sur la page blanche,
j’effacerai les mots à peines apparus.
Ceux qui échappant à ma rage, malgré tout la noirciront,
je les raturerai.
A grands traits noirs, je renierai mes amours, mes souffrances, mes plaisirs et mes haines et tout ce que j’ai éprouvé
enfin, enfin je naîtrai après ma mort!
enfin un autre deviendra je
mais toujours, sur les pâleurs sépulcrales aussitôt envolées,
j’errerai dans les passés incertains, les futurs impossibles,
niant ce que j’ai su, je poursuivrai les fantômes à venir
et qu’importe si ma mémoire comme la mer se retire
sur un sable parsemé de coquillages vides
toujours j’entendrai la plainte du vent
L’oubli en marche
par