Le jour efface la nuit.
Il suffit d’un regard.
Une voix bienveillante m’interroge
-Comment vas-tu ?
– Bien
Souffres-tu ?
-Non
-As-tu des soucis ?
… À bien y réfléchir, non
Rien d’important
– Es-tu heureux ?
– oui, malgré la misère du monde qui frappe à ma porte. Merci de m’y faire penser
Je lève un instant les mains vers le ciel
J’aspire son énergie
Je me lève sans hâte
Je pousse les volets qui m’annoncent le temps
Deux cuillères de café….environ…
Trois secondes d’eau…. Environ….
Bientôt un arôme s’élève avec un ronronnement amical
je craque une allumette dans la cheminée
Une flamme s’élève dans des incantations de fumée. Une bougie, une autre devant sa photo. Quelques graines dans la maisonnette des oiseaux accrochée au volet.
Enfoui dans les coussins en respirant ma tasse, je les contemple accourir.
Ils bousculent mes rêves, agitent des mots, font apparaître de nouveaux paysages
De nouvelles aventures,
Je suis ici encore mais déjà ailleurs
Je ne sais pas où
Il y a tant d’agitation dans les profondeurs, sous mes pieds, autour et au-dessus de moi où tant d’êtres apparaissent et disparaissent
Je ne les vois pas. Je ne les entends pas.
Est-ce cela vivre?
ignorer ce que je ne vois pas, ce que je ne sens pas, ce que je n’entends pas ?
il existe tant d’autres mondes que ce monde d’ombres et de lumière, d’amour et de souffrance dans lequel je vis. Je les sens là tout près de moi qui me traversent et s’étendent au-delà du temps et de l’espace, indifférents peut-être devant nos efforts dérisoires de les réduire à l’infini.
Un jour nouveau commence. Il me faudra beaucoup d’écoute et d’attente.