depuis, il se voyait souvent au bord de la falaise.
Le vent du large le pressait contre le ciel et le tirait vers l’abyme, arrachait des lambeaux dans sa poitrine et l’éclaboussait de larmes salées tandis qu’il regardait s’éloigner la voile gonflée d’un voilier, dans un galop lent et lourd.
Puis il rentrait, allumait un feu dans la cheminée. Dans le silence, le craquement du bois réveillait une présence et bientôt des images remontaient des abysses angoissées de sa mémoire, des visages, des gestes et des voix silencieuses, épaves flottantes sur une mer à vomir. Il s’éloignait, adieu triste et lent mais tout là-bas, à l’horizon, un point noir qui toujours lui perçait la poitrine ne disparaissait jamais, jamais plus.